L’émotion ressentie par la dégustation d’un vin est aussi une question de contexte. Et même si cette dégustation reste à l’aveugle, on sent une atmosphère différente autour de chaque évènement. Une sorte d’attente, d’excitation due à ce moment et que tous espèrent mémorable. Il s’agissait des 60 ans de mon papa, lors d’une douce soirée d’été entre amis. Un moment de partage avant tout, dans la simplicité et avec bonne humeur.
L’occasion pour nous de déguster à l’aveugle un vin de son millésime de naissance. Un contenant qui ne porte pas le poids des années, niveau excellent, bouchon imbibé au 3/4.
Une couleur encore brillante aux reflets cuivrés
Au nez, le vin se révèle d’une grande complexité, classieux. On s’arrête un instant au dessus du verre, il se passe quelque chose : une diversité d’arômes tertiaires, de l’épicé en passant aussi par le floral… on pourrait d’ailleurs employer bon nombre d’adjectifs farfelus et abstraits, mais à quoi bon différencier la fourrure de renard à la fourrure de vison, de toute façon on aime trop les animaux pour çà. Ici nul besoin d’un débit de parole discontinu, un sourire, un regard suffisent à comprendre et exprimer le plaisir ressenti.
La bouche n’est que la continuité de ce entrevu précédemment. Le vin s’exprime avec harmonie entre jeunesse du fruit et complexité des arômes. Nous offrant une trame sur un équilibre parfait, aux tanins fondus et d’une longueur longue (pour faire court).
Pour la petite histoire, à la découverte de l’étiquette nous constations que nous nous étions tous trompé d’une bonne trentaine d’années (juste ça) sur le millésime. Mais qu’importe, ce vin qui semblait “immortel”, “hors du temps” comme une sorte de fusion entre Son Goku et Benjamin Button nous a apporté énormément d’émotion et de plaisir.